Où dois-je payer mon droit de timbre automobile ? L'assurance ou le portail en ligne de l'administration fiscale ?

Dans une démarche qui a semé une confusion généralisée, le ministre camerounais des Finances a publié, le 1er mars 2024, le communiqué de presse n° 000258/MINIFI/DG/DEPRF.

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Selon cette directive, il est demandé aux contribuables d’effectuer le paiement du droit de timbre automobile en ligne via le portail de l’administration fiscale, une démarche qui, selon le ministre, est appuyée par les dispositions de la loi n° 2023/019 du 19 décembre 2023.

Malgré cette affirmation, les compagnies d’assurance continuent de collecter ces paiements, ce qui amène les contribuables à se demander : où exactement doivent-ils payer leur droit de timbre automobile ?

Bien qu’il puisse sembler simple de suivre les orientations du communiqué de presse du ministre, étant donné qu’il émane d’une autorité étatique, la voie raisonnable pour dissiper cette confusion est de se renseigner sur ce que recommande la loi.

Pour moi, c’est là que devrait être le centre de la conversation. Voici quelques-unes des questions qui méritent d’être posées :

  • Le communiqué du ministre est-il juridiquement contraignant ?
  • Le ministre cite la loi de finances 2024 pour étayer ses propos ; que dit-il réellement sur ce sujet ?
  • Quelle loi autorisait initialement les compagnies d’assurance à collecter les timbres automobiles ?
  • Cette loi a-t-elle été modifiée ou autorise-t-elle toujours les assurances à collecter les vignettes automobiles ?
  • Où exactement sur le portail en ligne de l’administrateur des impôts le droit de timbre automobile est-il payé ?
  • Aimeriez-vous que nous approfondissions les réponses à ces questions ?

Déroulons les fils des légalités et des directives administratives pour découvrir où se situent réellement les contribuables au milieu de cette confusion.

Dans les sections qui suivent, nous décortiquerons les documents juridiques, comparerons les affirmations du ministre avec la loi écrite et solliciterons l’avis d’experts pour vous offrir une compréhension globale de cette situation complexe.

Genesis : la base juridique pour les compagnies d’assurance qui perçoivent le droit de timbre automobile

La pratique des compagnies d’assurances percevant le droit de timbre automobile au Cameroun a été officiellement instituée le 1er janvier 2017. Cette réforme majeure a été introduite par la loi n°2015/019 du 21 décembre 2015, inscrite dans la loi de finances pour l’exercice 2016, et précisé ultérieurement par la circulaire n°00000150/MINFI/DGI/LRI/L du 7 décembre 2016.

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La législation exige qu’à partir de janvier 2017, les compagnies d’assurance soient responsables de la collecte des paiements du droit de timbre automobile dans le cadre du processus de prime d’assurance responsabilité civile.

Ce changement juridique visait à simplifier les procédures de paiement de cet impôt particulier et à assurer une collecte plus efficace des recettes. En exploitant les réseaux opérationnels existants des compagnies d’assurance, la réforme visait à améliorer l’efficacité et la sécurité du processus de recouvrement. Il a profité des interactions régulières entre les propriétaires de véhicules et les compagnies d’assurance pour intégrer la collecte des impôts dans une transaction familière et routinière.

Dans le cadre de ce système, les propriétaires de véhicules automobiles et de moteurs à deux ou trois roues en circulation au Cameroun étaient tenus responsables du paiement des droits par l’intermédiaire de leurs assureurs. Des exemptions ont été détaillées pour certains véhicules, notamment les véhicules administratifs, ceux bénéficiant de privilèges diplomatiques ou consulaires et les véhicules spécifiquement utilisés pour des projets de coopération internationale.

L’introduction de cette réforme a marqué un tournant important vers la modernisation du mécanisme de perception des impôts au Cameroun. Il a été conçu pour améliorer la conformité et la couverture en intégrant le paiement du droit de timbre dans une transaction annuelle que les propriétaires de véhicules étaient déjà habitués à gérer.

Impact sur les recettes publiques : un début prometteur

Immédiatement après la réforme, les résultats ont été particulièrement positifs. À la fin du premier trimestre 2017, l’administration fiscale avait déjà collecté près de quatre milliards FCFA de recettes du droit de timbre automobile. Cette réalisation significative a été annoncée par le directeur général des impôts, Modeste Mopa Fatoing, lors de l’assemblée générale de l’Association des compagnies d’assurance du Cameroun (ASAC), le 17 mai 2017, à Yaoundé.

Modeste Mopa Fatoing

Ce premier succès peut être directement attribué à la réforme initiée par le ministère des Finances, qui a mandaté les compagnies d’assurance comme collecteurs légaux du droit de timbre automobile, en l’intégrant dans la police d’assurance.

« Depuis la mise en œuvre de la réforme sur le mode de perception du droit de timbre automobile, les choses se sont nettement améliorées », a déclaré Modeste Mopa Fatoing. Cette déclaration souligne l’impact immédiat de la réforme sur la simplification du processus de paiement et l’amélioration de la conformité des propriétaires de véhicules.

La réforme visait non seulement à faciliter le processus de paiement, mais aussi à répondre aux préoccupations liées aux tracas routiers et, surtout, à augmenter le niveau de perception du droit de timbre automobile, qui s’élevait à environ 7,5 milliards de FCFA en 2016. Cinq mois seulement après le début de la réforme. , l’administration fiscale et les compagnies d’assurance se préparaient à lancer les premiers contrôles, signe d’une approche proactive pour garantir la conformité et maximiser la collecte des recettes.

Ce premier résultat de collecte de quatre milliards de FCFA au cours du premier trimestre seulement, comparé à la collecte annuelle de 7,5 milliards de FCFA en 2016, suggère une augmentation significative de l’efficience et de l’efficacité du processus de collecte du droit de timbre automobile. Cela démontre le potentiel de la réforme non seulement à atteindre, mais éventuellement à dépasser les niveaux de revenus antérieurs en simplifiant la procédure et en la rendant plus accessible aux propriétaires de véhicules grâce à leurs interactions régulières avec les compagnies d’assurance.

Que dit la loi sur la citation du ministre dans son communiqué de presse ?

Veuillez noter que l’analyse qui suit ne constitue pas un avis juridique mais une discussion visant à faire la lumière sur le contexte juridique du communiqué du ministre.

La directive du ministère des Finances, faisant référence au passage à une plateforme de paiement en ligne du droit de timbre automobile, cite la loi n°2023/019 du 19 décembre 2023. Un examen approfondi de la loi est cependant nécessaire pour comprendre les implications de cette loi. directive et à remédier à la confusion actuelle.

L’article 598 de la loi précise que les compagnies d’assurance sont chargées de percevoir le Droit de Timbre Automobile au moment de la souscription ou du renouvellement de l’assurance responsabilité civile. Elle oblige les compagnies d’assurance à inclure cette obligation dans la police d’assurance et à délivrer une attestation de paiement provenant du système de l’administration fiscale.

Par ailleurs, l’article 598 bis détaille l’obligation pour les compagnies d’assurance de fournir leurs informations d’identification uniques dans leurs déclarations annuelles, sous peine de sanctions en cas de non-respect. Cela implique que le défaut d’attestation de paiement dans le système fiscal pourrait entraîner des amendes conformément à l’article L 104 du Code des procédures fiscales.

Compte tenu de ces stipulations, le communiqué du ministre semble proposer une modification du processus de collecte qui n’est pas explicitement prévue dans la loi actuelle. L’examen critique soulève des questions quant à savoir s’il y a eu une modification à la loi existante qui s’aligne sur la directive du ministre ou si un nouveau règlement a été introduit pour justifier ce changement.

La dissonance entre les dispositions actuelles de la loi et la nouvelle directive du ministre des Finances est au cœur du dilemme du contribuable.

Essayer de payer le droit de timbre automobile : une visite sur le portail de l’administration fiscale

Suite au communiqué du Ministre, on s’attendrait à trouver un processus clair et fonctionnel pour le paiement du Droit de Timbre Automobile sur le portail en ligne de l’administration fiscale, d’autant plus que l’annonce d’une phase de déploiement généralisé pour tous les contribuables concernés à partir du 18 mars 2024. Pourtant, à compter d’aujourd’hui, le 29 mars 2024, le portail (www.impots.cm) ne semble pas proposer d’option pour ce paiement spécifique, soit deux semaines après la date indiquée.

Cet écart non seulement approfondit la confusion, mais soulève également des inquiétudes quant à l’état de préparation de l’infrastructure numérique pour soutenir cette réforme administrative.

L’absence de fonctionnalité de paiement sur le portail de la Direction générale des impôts pour le droit de timbre automobile, alors que la phase de déploiement semble avoir commencé, suscite plus de questions que de réponses. Les contribuables qui cherchent à se conformer à la nouvelle directive sont confrontés à l’incertitude et se demandent comment ils peuvent respecter les instructions du communiqué de presse.

Aller de l’avant : rechercher la clarté dans la confusion

Alors que nous avons exploré la directive du ministre camerounais des Finances dans le communiqué de presse n° 000258/MINIFI/DG/DEPRF et le cadre juridique relatif au paiement du droit de timbre automobile, une question cruciale reste sans réponse : où les contribuables doivent-ils payer leur droit de timbre automobile ? leur assurance comme c’est la pratique établie, ou directement sur le portail en ligne de l’administration fiscale conformément à la nouvelle directive ?

Notre enquête a révélé que, conformément à la loi n° 2023/019, les compagnies d’assurance étaient les collecteurs désignés de cette taxe, un système qui semblait fonctionner efficacement jusqu’à ce que la nouvelle directive introduise d’éventuelles modifications. Cependant, l’alignement

Restez à l’écoute de notre prochain article, dans lequel nous promettons d’apporter plus de réponses à mesure que nous continuons à dialoguer avec divers acteurs dans ce scénario qui se déroule. Les enseignements tirés de ces conversations seront cruciaux pour dresser un tableau complet et guider les contribuables à travers ces temps incertains.

Prof. Dr Stanley Mungwe

Auteur

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